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15 mai 2007 2 15 /05 /mai /2007 15:27

En ce jour magnifique du mois de mai où il était censé faire beau, mais où on se retrouve noyés simplement parce que là haut c’est la journée "Promo du mois sur l 'arrosage automatique » – je duplex avec HongKong en mode MSN, et voilà ce que je reçois : http://www.delation-gouv.fr.. 

 Site efficace s’il en est, pour égayer un après midi maussade. Pour ceux qui n’ont pas le site sous les yeux, efforçons nous de résumer en quelques traits toutes les possibilités de poilade qu’offre ce site.

Sous un chapeau attractif qui slogue (SI ça existe, ou alors ce verbe vient juste d’atteindre l’existence, mazeltov c’est un garçon) : « Pour une France plus efficace, nous simplifions vos démarches », vous avez la possibilité de balancer une connaissance, un voisin, votre chien ou les pétoncles du dernier déjeuner chez Mémé au tout puissant département de la Justice Française. Un certain nombre de comportements déviants sont déjà pré-remplis. Cela va de « est bizarre », à « est bronzé toute l’année », en passant par « ne croit pas au plein emploi d’ici 5 ans ».

Mes deux préférés sont « A fait des remarques (désobligeantes) sur la décongélation de Mireille Mathieu » et « vit au dessus de mes moyens ». Lecteur avisé, ne te fie pas uniquement à ces catégories pour dénoncer tes proches, il n’y en a qu’une dizaine, alors qu’il il y a moultes façons de faire le désert autour de soi en envoyant tante Georgette et l’épicier du coin au goulag. Fais preuve de bon sens, un exemple n’est qu’un exemple, il ne te servira à rien si tu as laissé ton cerveau dans ton autre pantalon. A noter, au cas où ta délation te conduirait en prison, pour avoir rigolé de la coupe de Douste Blazy ou pour avoir laissé ton voisin fumer du géranium (non assistance à personne en danger), on t'accordera un crédit d’impôt de 10% sur ta caution. La France devient magnanime dites-moi. 

 Un onglet croustillant permet de poursuivre le parcours Poilade : L’élite des délateurs. On y fait la connaissance de Mme X (délation anonyme oblige) qui charge son beau-frère René avec le reproche suivant : «  René, gros con, t'es parti avec les clés du Kangoo. Peux-tu les donner à Michel, on doit impérativement récupérer Mémé à l'hosto avant 15h sinon on sera en retard pour le pot de départ de Quéquette. ». De Mr X qui dénonce Carrefour pour le motif « Le poulet a tenté de se tirer du chariot et a déversé sa sauce partout dans le caddie... Signe de fraîcheur du produit…il bouge encore ».Citons enfin Y, qui s’auto dénonce parce qu’il est noir et a voté blanc. Vous pouvez donc ajouter en toute impunité votre touche personnelle. Par exemple, il serait de bon ton d’attirer les spotlights sur l’employée de la caisse des impôts qui compense un physique ingrat par une sensualité proche de celle du béton cellulaire, parce que tout simplement ça te gêne. Comme la France devient rétroactive, si Caïus Pupus trouve que tu as grugé dans ta déclaration, tu pourras toujours dire que c’est le sex appeal à piles de l’employée qui t'a tout enduit d’erreur. Ou alors, envoie donc à la Justice le signalement de cet homme que tu as vu dans le public du pavillon Balthar qui n’a pas ri aux blagues de Marianne James en même temps que tous les autres : ça, c’est un VRAI signe d’intelligence, cet homme est dangereux.

Terminons la visite du site par la section recrutement, qui m’intéresse vivement en cette période de recherche intensive d’emploi (Ceci est un message subliminal pour les recruteurs potentiels qui navigueraient sur le site, mais bon je me fais pas trop d’illusion, s’ils sont arrivés jusqu’à ce post, il est possible que je sois blacklistée de toutes les organisations mondiales du bon sens. Alors, si tu es recruteur, ou bien tu oublies tout ce que tu viens de lire, ou bien – mieux - tu allais lire : tu peux aller te chercher un café et te casser la patte à la machine à café, pour oublier que ce site existe). En ce qui concerne les offres d’emploi donc, si tu as déjà dénoncé quelqu’un ou que tu te sens prêt à travailler pour keudalle pendant 100 ans, tu es prioritaire. 

 Notons pour terminer sur une note positive qu’il y a déjà près de 360 000 délations. La France marche vers une population plus juste où les poissons rouges ne pourront plus afficher leur couleur impunément. Vive la France d’après demain.

 

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14 mai 2007 1 14 /05 /mai /2007 00:29

Tiens, postons une fois tous les quatre ans. C’est vrai quoi, je n’ai jamais meilleure audience que lorsque je ne poste rien, tu te ficherais pas un peu de ma tronche parfois, lecteur du dimônche ? Ou alors, je poste du rien. C’est selon. Exprime toi, je sais pas moi, vote, c’est tendance.

En plus ce qui est bien poilant c’est d’imaginer l’expression de celui qui aura voulu cliquer sur RATP Itinéraires ou Les brêves du Journal de la Santé dans sa petite colonne de Favoris Internet Explorer, qui aura rippé sur mon lien wizlamouette et eu des sueurs hallucinatoires en voyant un relent bien laborieux d’activité sur la mouettopage. Non, ce blog n’est pas mort, il peaufine la technique du bernard l’hermite des îles : avoir l’air mort pour mieux ressuciter, une technique oubliée depuis 2000 ans – rhoooo, la mauvaise blague. Créatif et stylé. Le Véronique et Davina de la paresse. 

 En même temps, que pourrais-je bien raconter ? Un moment donné je voulais écrire sur les demis retours , façon mi-cuit de la politique, de notre éternel Jospin-sur-le-départ-voiàtypasquej’reviens: tu penses bêtement qu’il est définitivement retiré du four mais il est encore coulant à l’intérieur alors il revient par dessous faire coucou. Mais un post entier sur notre Harry Potter vieux national, c'est à peu près aussi motivant que de discourir sur la disparition précoce du mérou dans les eaux méditerranéennes. Même Spinoza te fait plus lever les poils des bras.

Je peux aussi t’entretenir des pérégrinations dantesques par monts et par vaux et surtout par la ligne A du RER de la parisienne branchouille bien décidée à trouver le jean qui ne fera pas d’elle le 867millième clone de Kirsten Dunst; Oui, tu m’a bien cernée depuis le temps : greluche et superficielle, du bois dont on fait les meilleures, donc. Mais je n’ai pas non plus forcément envie de dégringoler de 3 échelons sur l’échelle de Richter de ton estime, vu que je dois déjà être à –2 - au bout d’un moment le carrelage ca raye les dents. J’aimerais bien aussi un jour passer la barre des 20 000 pages vues sans que mon blog soit torpillé par le gang des anti-lentilles cérebrales. Donc, exit le sujet greluche.

Que reste t’il. La sécu et ses employées payées au bon mot. Les pubs oussondonkléveloutés, impossibles à extirper de la surface du cerveau qui te sert à dialoguer avec les vivants, qui agit quand le contrôleur du bus s’enquiert de ta détention d’un titre de transport: invariablement tu lui demandes où sont ses veloutés. Eve Angéli faite chevalier des Arts et des Lettres, ce qui craint sec du boudin quand on y pense. Bref, pas d’inspiration, pas de post.

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28 mars 2007 3 28 /03 /mars /2007 13:19

Je ne poste plus. Pas d'inquiétude, je me suis juste faite manger par un siège. 

Un moment d'inattention, sans doute. L'estomac est pas très spacieux mais on y fait des rencontres intéressantes. Ghandi vient par exemple de me battre à Chi Fu Mi, et j'ai appris par Charlemagne que Berthe aux Grands Pieds piquait dans le garde manger. Je vous tiens au courant. Bye.

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26 mars 2007 1 26 /03 /mars /2007 05:17

Huhu j’hallucine, je note deux aspects culinaires au milieu d’un paragraphe animé et touchant sur la vie des vieux en Chine, et vous ne retenez que ça ? Et après c’est moi qui suis focalisée la dessus… personne n’a eu une larmichette pour le pauvre hère à pédales, c'est honteux. Je vous renie, je vous conspue, je vous déshérite de ma collection d’os de poulet gravés au pollonium.

 

 Aujourd’hui, la nuit. Prenez vos livres à la page 102. Les nuits de Gao ming sont pleines de surprises. Tu t’embarques benoîtement pour un  dîner sur les coups de 7/ 8h, tu vas prendre un verre au New Face (repère des jeunes branchés reconnaissable à leur coupe de poulpe électrocuté) histoire , penses tu, de finir la soirée, mais de parties de dés en kampeï tu te retrouves à faire la fermeture, le patron te pousse pour sortir, t’embarques dans un taxi pour un deuxième dîner avec des gens venus de nulle part, et tu te retrouves dans ta chambre un peu groggy vers les 5/6h à te demander comment ton réveil va s’y prendre, sans bras, pour te réveiller. Mais la nuit à l’avantage d’éclairer d’un jour nouveau (expression bécasse s’il en est, il fait nuit on a dit) les turpitudes des petits locaux. Marcel pédale gaillardement sur son vélomoteur pour livrer à temps ses 274 bottes d’algues aux restaurants du coin. Au feu rouge, il s’arrête dans un équilibre précaire - les algues ca glisse. Oui, le chinois ne respecte que deux choses sur terre : le billet de 100 RMB et le feu rouge. Juste à temps, en travers, en tête à queue, au milieu de deux voies, mais il s’arrête – et attend. Le feu passe au vert, Marcel relance sa pétrolette, mais la pétrolette ne relance pas Marcel : il se retrouve stupidement en panne au beau milieu d’une 2 x 4 voies vide, à la ligne de feu, avec un 5 tonnes derrière qui klaxonne. Allez savoir pourquoi le camion ne le double pas... Nous on est passé à toute berzingue à côté, en rigolant, un peu.  Peut être les deux y sont toujours. Faudra repasser, pour voir. Voyons le bon côté des choses, si ça s’était passé en plein jour, Marcel auraient eu 800 camions de fournitures, des exilés de la Mer Noire, le gouvernement et des ânes du Machu Pichu en rogne derrière lui. D’autre part, la nuit, on peut hocher la tête de manière appuyée même si on ne comprend rien à la visite guidée de la région par Hua Siji en patois du Guangdong, genre « ah ouiii, ce que tu me montres au loin, c’est le gouvernement/ton école/la ferme de ton grand-père (rayer la mention inutile) – ah non ce qu’il voulait dire, c’est juste ferme la fenêtre », de toute façon, on en voit rien. Mais, on est plus crédible. Hier donc, on a passé pour la première fois la soirée CHEZ un chinois, invitation aussi rare qu’appréciable. Les chinois reçoivent toujours au restaurant, jamais chez eux. Une sorte de ferme communautaire où tout le monde vit ensemble avec les animaux et les tracteurs bizarres. La famille entière avait été mise à contribution pour désosser bœuf, poulets, canard au hachoir à mammouth, et nous préparer un dîner super sympa – d’autant qu’on était à peu près 8 ou 9…Kampeï au lait de soja tiède, apéritif aux mini mangues et aux clémentines.

 

Mention spéciale à Yannick qui par ce chaud dimanche de mars a eu le courage de confier sa tête au coiffeur préféré d’A Qin et qui a hérité d’une coupe ‘Poulbot du Marais’, fort heureusement aisément modifiable avec un peu de gel. Mais oui elle va te reconnaître quand même ta chinoise du bar d’hier….

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23 mars 2007 5 23 /03 /mars /2007 02:33

La technologie pourrit mes poncifs bien ancrés par les BD de Tintin et c’est plutôt déstabilisant. Sur le chemin de l’usine, le matin, par exemple,  on croise souvent un vieux pépé ultra pouilleux sur un tricycle rouillé. Poncif n°1 : il dodeline de la tête, coiffé à la Mao, en récitant les pages 34 à 78 de son petit livret rouge. Poncif n°2 : il trimballe dans sa carriole un amas de déchets plus ou moins recyclable qui refoule l’essence, l’huile et le poisson, en annonçant son passage d’un cri récurrent autant qu’incompréhensible type « Waanebaaa. Wanebaaaa. Wa-ne-baaAaaaAAaaaaaaaaaaaaaa ». Jusque là, le pépé rentre dans les critères du comics, le pauvre chinois qui recycle pour vivre, en attendant de trouver le Tintin (qui lui tapera dans le dos d’un bon geste paterno-colonialiste, mais ça on est pas censés remarquer). Mais au Poncif n°3 : il plonge la main dans sa poche pour en sortir un mouchoir crasseux afin d’essuyer les gouttes de l’effort qui perlent sur son visage grimaçant (tu remarqueras, cher lecteur, que j’ai étudié jusque dans ses moindres recoins les bulles de Tintin et le Lotus Bleu), un événement inattendu vient bouleverser la théorie Tintin : le pépé s’arrête, (crache), plonge effectivement la main dans sa poche, mais de mouchoir que nenni, c’est un portable LG nouvelle génération avec radio et télévision qu’il porte à son front. A son oreille. Limite tu t’attends à ce qu’il claque un « Hey sugar, what’s up» en décrochant. Je m’en serais liquéfiée de désillusion, mais ça aurait été un mouvement encore trop rapide pour mes colocs – il faut savoir que, comme l’année dernière, leur vitesse de croisière sur le chemin de l’usine avoisine les 12 mètres à l’heure. Le but en fait c’est de marcher le plus lentement possible pour que tu ais l’impression de reculer – et même parfois, ça marche : tu recules.Mais c’est vrai que du coup elles ont la concentration maximale pour poser la tennis blanche immaculée là où ça ne se salira pas.

 Petite info à usage de qui se reconnaîtra : Oui, ici, je mange des aubergines tous les jours et personne n’en rigole. Je pense dès à présent établir ma carte de séjour ici, ou monter une association en faveur des discriminés de l’eggplant. Aujourd'hui à midi en revanche, dans la soupe de l'usine floattait des morceaux de tofu noir. Enfin, ce que j'ai pris pour du tofu, jusqu'à ce qu'AQin m'assène d'un ton docte :"Blood is very good for  health". C'est donc bien du sang (devrais je dire, des caillots? Mais non, vous sortez de votre petit déjeuner, j'épargne), qui coagule l'allure en une gelee ferme et tendre quand il est plongé dans l'eau bouillante, qui flottait dans ce liquide clair, et qui a eu le bon goût de justement de pas en avoir de prononcé, de goût. A l'heure où j'écris, je me sens euh. Vaseuse. J'ai un peu peur de vivre une expérience "Visiteurs" à la comte de Montmirail, m'évaporer dans les airs avec un nez en forme de groin et atterrir dans une cour de ferme dans le Honduras du 11e siecle.

 Sinon, côté audiovisuel des choses, la techno monobeat (=un seul rythme de boum boum ponctue des paroles suraiguës et répétitives) a atteint Gaoming, c’est dommage, j’aimais bien les rengaines romantiques larmoyées par des Maoettess en twin-sets. Et je ne saurai jamais qui de la fille de la compta ou de la fille du département juridique a fini par chopper le directeur du cabinet d’avocats de Hong Kong : la série Love Affairs (18h35, CCTV3) est terminée depuis 2 mois.

 

 

 

 

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22 mars 2007 4 22 /03 /mars /2007 07:15

Les garçons demandaient hier (enfin SEMBLAIENT demander, puisque notre système de communication ressemble de près à un téléphone arabe pour Corkys de fortune - Peter pose une question, je comprends 1 fois sur 10, les 9 autres fois Ellen me traduit, je réponds, elle traduit. Souvent on se retrouve dans des situations absurdes : il me répond « oui, il faut aller a droite» à « tu préfères une glace au poulet ou un Nugget au chocolat ») Donc, ils demandaient, à quoi ça sert une fille dans une maison. Hors contexte, ça peut paraître un poil incongru, mais ça s’intègre dans une conversation sur nos appartements respectifs, 100% girly avec les pyjamas à chatons de mes colocs, et 100% testostérone de l’autre coté avec Peter, Kevin et Steve. Et donc, je demandais benoîtement si ça ne leur manquait pas, une touche féminine dans leur appart. D’où le tranchant et très caustique «  Une fille, pour quoi faire ? ». Mes arguments : comme ça tu peux lui piquer en douce du vernis, ou encore plus pragmatique, au moins 25% des habitants de l’appart penseront à racheter du liquide vaisselle. Cette plaidoirie n’a pas trouvé oreille bienveillante, vu que la vaisselle se résume à un trait d’eau chaude sur le plateau et que le vernis, ils en achètent déjà pour faire des blagues potaches. Tant pis pour la condition de la femme en Chine. Du reste, comment différencier un habitat chinois masculin d’un habitat féminin ici? On a déjà vu que le mauvais goût touche les deux rangs des belligérants, que les garçons affectionnent les ongles longs et soignés, que les femmes crachent et portent culotte. Pas facile de ce fait de distinguer les genres. En France, c’est fastoche. Si le matin ton colocataire ressemble à Chubaka, c’est un mec, spécimen avant rasage ; Mais les chinois sont imberbes, cette astuce ne marche pas ici. Essayons autre chose. En France, tu lances un « Bonjour ca va ? ». Il te répond : « boarf, ouais, ca se passe », c’est très vraisemblablement un garçon. Mais si il te répond « Mais pourquoi tu me demandes ça ? J’ai l’air moche c’est ca ? J’ai l’air d’aller moins bien qu’hier ? Je le savais, j’aurais du rester coucher, vous me faites tous braire je vais à la sd ». Ca c’est une fille. Mais en Chine, point de baignoire, donc point de velléité d’aller bouder sous la mousse – en plus du fait que tu ne sais pas dire Bonjour ca va en chinois. Résumons : le seul et ultime outil de différenciation des genres en Chine, c’est la crème blanchissante dans la salle de bains. Un mec n’osera jamais s’étaler un concentré de Tchernobyl aux extraits de Napalm pour avoir la peau plus claire, alors qu’il a été avoué publiquement au Karaoké dimanche que la gent masculine chinoise préfère la peau bronzée. 

 

 

 

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21 mars 2007 3 21 /03 /mars /2007 08:37

Je suis devenue pour la deuxième fois en un an incollable sur la densité du canapé asiatique et le rembourrage des chaises en macramé, et éligible pour le Master en Lancer de Catalogue dans Sac Publicitaire et Chourrage de Bonbon Mou goût « Matelas du Sichuan ». Cette évolution fulgurante de mes compétences est le fruit d’un cauchemar auquel je croyais avoir échappé à tout jamais : se lever à la bourre, partir en trombe d’un appart sans eau, ne pas trouver l’habituel vendeur de ballotins de riz sur le chemin du boulot et donc dire adieu à son petit-déjeuner, et enfin (dans l’échelle du pire, ça se situe à 23 sur l’échelle de Richter ) : s’apercevoir qu’il n’y a pas d’électricité à l’usine. Après 1h30 de lecture du Nouvel Obs daté d’il y a 2 semaines, et contemplé la sieste de mes deux collègues, mon cerveau prend la décision de se petit-suissider  par ingestion massive de coton hydrophile. Mais Lao Tseu soit béni, Ellen finit par rentrer en mouvement, et décide que puisque l’on ne peut rien faire ce matin, on va aller visiter l’exposition de Home Furniture de Longjiang. Dont acte.

 Je vous passe les détails sur la flatterie permanente dont je fais l’objet lorsque je rentre tâter de l’appui tête technologique de canapé sur les stands, sur le ballet incessant des cartes de visites échangées avec un sourire gonflé d’espoir que je vais repartir avec un canapé sous le bras (c’est là que le bras de douze kilos, reportage plébiscité de l’émission « Incroyable mais Vrai » 2005, aurait enfin trouvé une utilité), sur les chinois affalés sur les divers canapés d’exposition, aussi à l’aise que s’ils étaient chez eux alors que bon, 2000 personnes autour. On croise un africain en robe d’apparat et patelot verts, les filles en avalent leur bonbon goût « Porte-manteau  en poil d’astrakan » piqué sur un stand juste avant, se poussent du coude, rigolent et me demandent pourquoi le monsieur est déguisé. Elles hésitent aussi à penser qu’il s’est maquillé en noir exprès. Leur naïveté me désarme, parfois. 

 Mr Hua Siji partage avec Mr Paul ( le frère d’Ellen a été eurobaptisé Paul, et comme c’est notre chauffeur, on l’appelle Mr Paul. De toute façon je ne crains rien, les ponts ici sont plus larges que le pont de l’Alma) la croyance venue d’on ne sait où comme quoi si, dans une montée, tu peines à rouler en 3e, tu passes la 4e. Peut être pensent ils que la 4e, c’est un turbomoteur qui va faire faire un bond à la voiture. Toujours est il qu’après avoir fait 400M à reculons en prenant de la vitesse, on a continué en seconde. Précaution oblige.

 

 

 

 

 

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19 mars 2007 1 19 /03 /mars /2007 06:30

Happy time, me voilà de nouveau catapultée sur cette planète étrange qu’est la Chine. « Catapultée » ne rend pas forcément hommage à la smooth attitude d’Air France et aux délices de la classe affaire, mais l’atterrissage en milieu cantonais est toujours aussi percutant.

 

 

Juste histoire de rappeler qu’ici c’est le gouvernement seul qui statue du moment où tu as le droit de te gratter l’omoplate, les douanes nous laissent mariner quelques minutes, coincés à l’intérieur de l’avion, avant qu’on ait l’autorisation de sortir. J’évalue encore assez mal ce qu’un message type : « Ici le commandant. Les douanes ont décidé qu’aujourd’hui on ne débarque pas. Pas envie ils ont dit. PNC préparez vous au redécollage » pourrait déclencher chez un mec de la cabine éco qui a passé 12h15 à se sucer les genoux entouré d’un bébé qui fait ses dents et d’un hublot qui ne ferme pas : Cannibalisme douanier prbablement . A l’arrivée, on se relaie avec les instances paternelles (qui m’accompagnent aimablement en ce début de séjour J) pour tenir notre position du côté du tapis bagage. C'est dur, si le chinois n’a pas les dents sur le tapis, il meurt, visiblement. Et comme il vient d’arriver dans sa patrie, il a envie de vivre un peu, donc il te pousse sans ménagement pour se coller au tapis et guetter son sac plastique scellé au scotch. Vu sa petite taille, on passera par-dessus.

 

 

Le comité d’accueil est composé d’AQin et de ... AQin, qui nous attend en mini jupe et tee shirt, l’air dégagé pour faire oublier qu’en fait dehors il fait 10 et qu’il pleut, mais ça ne prend pas :j’ai déjà les poils au garde à vous. Et nous voilà embarqués dans une …hem… une quoi, tiens ? A première vue je dirais benne à roulettes marron, à deuxième vue skoda bordeaux, qui a le mérite de renouer tout d’un coup avec les frayeurs oubliées de l’autoroute : paf le camion, braaam le nid de poule et le tout nouveau « sploutch la flaque ». Et lorsqu’à l’arrivée à l’usine la Skoda tombe en panne - le volant ne tourne plus, teeeeellement classique - la pétrolette verte a trouvé son maître. Que dire de plus sur cette journée qui s’achèvera bien des heures après : les retrouvailles avec toute l’équipe, dont Kevin qui me met directement à contribution pour aller négocier un canapé à prix « occidental » dans la ville à côté, un temps très très humidement glacial et bretonnant (crachin et vent), une balade de nuit dans la boue de Gaomin pour dénicher un tailleur pour confectionner les uniformes de l’expo, un dîner fidèle à l’excellente gastronomie locale, et un COUCHER 48h après mon dernier lever.

 

 

Le réveil est moins difficile que prévu, d’autant qu’un « Chifaaaaaaaaaaan » tonitruant m’amène devant un bol de liquide rempli de gros morceaux mous, jaunes et gluglus et de bouts d’omelette. Je mastique avec précaution, j’ai peur que le mou ne soit contagieux et que ma molaire décide de rallier les belliqueux rangs du bol, mais non, c’est plutôt goûtu. Les vitres grandes ouvertes sur le temps radieusement pourri m’ordonnent de toute façon de manger le plus possible pour survivre à la passion des fenêtres ouvertes par -15  - en voiture, au resto, dans les immeubles, le chauffage n’existe pas, et les fenêtres sont béantes, donc la température est strictement la même quelle que soit la position géographique d’un être lambd. La journée est occupée à la visite d’un domaine qui abrite un bouddha monstrueusement grand, des vestiges de la dynastie Ming, des curiosités géographiques et des panoramas qui sont sûrement magnifiques. Quand on les voit. Sans cette brume légumineuse qui recouvre tout. La pétrolette verte de Hua Siji a été appelée à la rescousse, pour trimballer tout ce beau monde occidental (Toni, Papa, Terence, Yannick, Ellen et moi) ; il en profite pour tourner un film d’1h20 sur son portable, ce qui lui vaut désormais le surnom de Spielberg. Mode d’emploi du bonhomme : Lorsque tout le monde photographie le bouddha, lui filme Yannick, lorsqu’on s’extasie sur une cascade, il filme Toni. Sortie DVD prévue en août.

 

 

Enfin, terminons par ces nouveautés qui changent la vie de l’usine : le trou qui sert de WC est désormais muni d’un verrou, mais bon, tjs pas de chasse, une cuisinière a été embauchée qui prépare le riz sur place – le déjeuner passe donc désormais de 8 minutes à 5. Je ne m’en remets pas.

 

 

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25 janvier 2007 4 25 /01 /janvier /2007 19:44

Comme toute la greluche tribe, mon calendrier interne s’organise autour d’une session biannuelle de stress appelée : semaines de soldes. Bien sûr, envers le public extérieur je montre une humeur détachée de toutes ces contingences consuméristes (comme promis, le diplôme supdeco m’autorise à manier les mots de plus de 2 syllabes), je suis la free spirit qui se fout de la mode et déniche aux puces de Reims des blouses vintage trop trendy. Là où le bas (chair) blesse, c’est que trouver un magasin pas de chaîne à Reims, c’est une bataille que Jeanne d’Arc elle-même a abandonné il y a quelques siècles. Donc les puces, tu oublies.  Donc, envers le public intérieur (on appelle ça organes en biologie), je suis plus excitée. Les semaines qui précèdent la date fatidique, je m’auto-morigène pour ne pas lorgner les vitrines en me disant que c’est bien ballot de dépenser à ce moment là alors que cinq jours après, c’est plaisir des sens.

 Sauf que. Ladite date arrive, et mentalement déjà je baisse le bras. Pas moyen que j’arpente des allées bourrées d’hormones féminines en ébullition dans un espace clos qui ressemble à Neuilly vers 9h, Iwo Jima vers 9h30, Tchernobyl vers 10h. Avant même de le tenter, tu te retrouves virtuellemnt collé à un portant de jeans kaki taille 44, alors que par la droite te double une paire de siamoises du bras, qui se jette vitalement sur les étagères bien rangées comme si elles allaient se racheter un rein (pourquoi les filles font elles toujours les soldes par deux en se tenant par le coude en poussant des cris de loutre affolée…va savoir). Donc, les premiers jours, moi je ne me risque pas. Mais après, souci, faille du système. On est bien d’accord que le seul truc potable du magasin en taille normale, c’est la vendeuse. Exit les tentatives de trouver un vêtement sobrédebongou, tapis rouge pour les tops mauve léopard, les échecs de la saison, les jupes ras la moule en macramé. En plus la New Collection c’est toujours vachement mieux, ça te saute au beignet dès la 2e semaine, c’est joli et… plus cher oui. C’est le principe, Marie.

 Cela dit, Armaggeddon attend en général au tournant des magasins de chaussures. Les chausseurs créent une collection spécialement moche et importable qu’ils ressortent aux soldes pour garnir les portants et empêcher les articles normaux de partir trop rapidement. Soyez sans crainte, on reconnaît assez rapidement ce genre de stratagème : cherchez les seuls portants à rester bien rangés, à arborer toute la gamme du 34 au 42, et surtout, à avoir un intérieur sec. Car oui, la chaussure soldée est humide et chaude. Elle a contenu toute ce qui peut passer comme aventurier de la solde : le pied de sa taille qui bon, ne l’a pas élue, le pied trop grand qui a quand même voulu essayer d’en faire rentrer un max avant de décoller la couture du coté – et a d’ailleurs déposé un peu de peau sur le renfort - le pied trop menu qui a laissé un mouchoir-semelle au fond en souvenir - Souvent, ledit mouchoir de fortune est une serviette de La Brioche Dorée. Bref, l’escarpin moite tue le feeling de la solde. En plus comme te l’a seriné monmon, tu veux – et dois ! - essayer les deux de la paire; tu quittes donc tes ballerines pour faire quelques pas en crabe vers un miroir et quand tu reviens, tu passes ta vie à tenter de retrouver la fille qui a cru que tes chaussures à toi, abandonnées dans l’allée, étaient soldées.

Un conseil : en général tu la retrouves à la caisse, en train de demander si « ces ballerines existent en 40 », et « c’est une honte les prix sont pas affichés partout rhoo quel esprit peu commerçant ».

 Donc les soldes, c’est bon pour se réjouir, rarement pour investir.

 

 

 En tous cas à Reims. Villeu de lumièèèèreuuu.

 

 

 

 

 

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11 janvier 2007 4 11 /01 /janvier /2007 14:18

Alors là il est 11h et la vie vient de s'arreter dans les couloirs du campus. La condition d'étudiant , difficile, pénible, vient de se cristalliser dans les 3 propos 1/4 d'une brunette qui a une Delsey sous chaque paupière. J’ai pas compris les ¾ restants de la phrase, la faute en incombe au sandwich-caféteria qui a remporté le budget 2007 du Colloque : « Plastique Industriel Comestible : sous quelle forme le commercialiser ». Notons ici le conseil avisé de ne pas trop courir les soirees de liste, pour les raisons évidentes suivantes : 1 - non, tu n'auras pas plus d'open bar si tu cries « RED IMPACT », la gratitude n'étouffe pas le listeux élu (tu le sais, mais tu le nies) , 2 - tu te retrouves avant même d'avoir validé un demi crédit, avec un tee-shirt violine à manches ocres barré d'un nom de liste ridicule (pourquoi ocre, parce que c'est la seule couleur pour laquelle aucune asso n'a jamais opté - et pour cause). Et 3 - les valises sous les yeux, on a vu mieux au Mondial du Glamour.

 

Donc, d'un oeil barré d'une mèche plus occupée à exhiber son balayage parfait qu'à laisser le champ libre pour la fonction visuelle, la nénette s'exclame : "... (bla bla bla sujet people ) ..nan et puis tu vois, la ça me gave TROP, je dois me laver les cheveux et tout, ca saoouûle. Je crois que ça va attendre la fin des partiels." iiiiiiiggghhhhh. Je calcule en quatrième vitesse que, vu qu'on rentre de vacances, que les partiels étaient AVANT Noel, et que les prochains sont dans une belle paire de mois, ça laisse champ libre au sébum capillaire de graisser tous les gratins étudiants du mois de janvier. Eurk. Pauvre monde.

 

Sinon, virgule, hier, virgule, gala d’hiver. Définition: Caravensérail bon esprit d'étudiants qui a sorti sa tenue de réveillon pour assurer la DAP de celle-ci. On retiendra le noeud papillon blanc sur chemise bleu nuit - un sex-appeal rarement vu depuis Balladur (c) - un total look papier cadeau pour une demoiselle qui avait oublié que le papier kraft, ça se plie mal, un banc de veuves corses en noir de la tête au pied - la mode est peu clémente pour les robes bleu ciel, et pourtant le look première de la classe peut faire son petit effet. Mais ma préférence va à la greluche sur stilettos qui, étouffant dans ses atours trop justes tel un saumon sous cellophane, essaye de compenser l'action de la petite robe qui remonte avec le déhanché Martin Solveig qui tue sa mémé. Pour le résultat, on hésite entre la danse de l'émeu et une loutre parkinsonienne. L'administration RMS était là, aussi, à peu près aussi à l'aise qu'une congrégation de jésuites en visite au Lido, l'esprit Colgate collé à la mâchoire. Certains avaient convié leur femme "allez tu vas voir, c'est sympa, c'est plein de jeunes"; Grosse erreur,  à l'heure où je vous parle, on m'apprend que le juge des divorces a été appelé pour procédure exceptionnelle.  

 

Bref, oui, on a bien rigolé, et non, les 1A ne savent pas boire

 

 

 

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